Sur la grève

Ainsi, les aléas portent à la dérive
Nos vestiges d’émoi, jetés par-dessus bord ;
On défait notre amour pour se croire plus fort,
Mais chacun a l’espoir qu’un miracle s’ensuive.

Celui que n’effraient point les douleurs les plus vives
Et pour cueillir le jour n’attend pas d’être mort ;
Celui qui plongera sans nourrir de remords,
Lui seul embrassera d’infinies perspectives.

Au fond j’aurais voulu comme lui voyager,
M’inonder d’émotions, quitte à finir noyée
Sans lâcheté ; vers quoi la raison nous fait tendre.

Mais qu’importent les gens dont on ose s’éprendre ;
Pour un cœur dévoué ou celui qui se lasse,
Sur la grève du temps chaque vie se fracasse.

Loading Likes...