Homme libre

Au fond de mon cœur il y a un chemin
Qui se tord et se tend, sillon incessant
Unies, telles deux amants main dans la main,
Crépitent, étincelles d’un feu rougeoyant

Je ne peux fuir, décrire ou comprendre
Cette cage immobile aux rires sataniques
Retenant les fleurs qui, mélancoliques
Dansent, en un tourbillon de fines cendres

Homme enfermé dans la prison d’acier
Se meut le regard perdu sur le sol,
Empli d’un rêve de collines enneigées,
La bise souffle et ses cheveux volent

Dans l’air frais et glacé de la nuit
Voix s’éteignent, le cortège vibre
Démons apparus élèvent leurs cris
Courant dans les plaines, l’homme est libre.

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Je la hais d’amour

Un jour d’obscurité que mon cœur dessinait
Fine plume d’encre ô colombe pure
S’agite doucement et traçant avec subtilité
Les contours de passion ou sa brûlure

Je la hais d’amour plus que de haine
Mes yeux pleurent du sang nouveau
Ardentes ses caresses malsaines
Embrasent mon être empli d’idéaux

Au paysage l’esquisse d’une lune
Illumine le sourire de ma chère
Deux âmes s’éteindront une par une
Sous l’aube caressant notre terre

Une vague voluptueuse dont les reflets
Azurés emportent les dernières traces
Meurt en silence sur le sable argenté
S’envole mouette blanche avec grâce

Je la hais plus que la mort exècre la vie
Je l’aime plus que l’homme adule Dieu
Je la hais d’amour plus que de haine
Mes yeux pleurent ses larmes malsaines.

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Indifférence

J’ai parfois à l’esprit une étrange idée :
Brûler ce livre puis tout recommencer,
Arracher les pages de cette vie une à une,
Remplacer le soleil par une triste lune.

Il me vient souvent l’envie de souffrir,
Désespérer encore jusqu’à en mourir ;
Je voudrais me tuer pour mieux renaître,
Graver dans vos cœurs puis disparaître.

Si le monde ne me laisse qu’indifférence,
Je continuerai seule dans cette errance.
Ce n’est plus la peine de rester parmi vous,
Plus personne ne mérite mon courroux.

J’ai décidé un jour de sécher mes larmes
Pour voir l’existence perdre son charme ;
Mais aucun adulte n’a jamais compris
Comment l’essentiel tombe dans l’oubli.

Il existe cependant une vérité indicible :
Rêver l’autre jusqu’à l’impossible,
L’aimer tant jusqu’à ce que la mort
Éradique la preuve qu’on aimait encore.

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Un jour, je partirai

Un jour, je partirai de ces terres glacées
Où le soleil ne vient plus. Les frimas embrassent
Cette contrée lointaine et mon cœur emmuré
Attend silencieusement, seul, que le temps passe.

Un oiseau s’est posé sur ma main engourdie
Puis s’est envolé, pour ne jamais revenir.
Sur mon visage n’apparaît aucune vie,
Rien, ni même l’esquisse du moindre sourire.

Les vagues s’écrasent infiniment sur la grève
Et tombent en profusion ces flocons argentés.
Lentement, se sont évaporés tous mes rêves…
Un jour, je partirai de ces terres glacées.

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