Esseulée de l’esprit, mais le corps enserré
De chaînes seyantes comme un anneau d’argent ;
La peur grandissante, bien plus ladre qu’antan,
Fait plier sans répit mon échine humiliée.
Cette plaie carmine que les saisons avivent,
Un instant estompée, tout de sang a relui ;
Et le gouffre creusé par les affres à l’envi
Que l’homme abomine, tue et noie et survivent
Si peu d’espérances, que la mort nous attire !
Mais si rien n’a de sens, si la douleur s’étire,
En nos âmes esseulées où trouver la réponse ?
L’ardente blessure nous rapproche du vice,
Et la chair mutilée où la lame s’enfonce
Subit la torture que nos rêves adoucissent.