J’aime me souvenir de ces jours échancrés,
Taillés profondément dans la pierre du temps ;
Et, parfois, en rêvant, j’en oublie le printemps
De même que l’amour autrefois bien ancré.
Les nuits sont maintenant mon refuge discret,
J’écoute le silence et les astres distants ;
Sûre, en dépit de tout, que le monde m’entend,
Je m’endors au milieu de ce havre sacré.
Bercée doucement par des songes nostalgiques,
Je ne puis m’empêcher d’affronter ma logique
Et renie, violemment, la haine et la tristesse ;
Pourtant, je sens en moi les vestiges épars
De la joie du passé, d’un regret qui me blesse,
Et des noires pensées que mon cœur accapare.