Vestiges

J’aime me souvenir de ces jours échancrés,
Taillés profondément dans la pierre du temps ;
Et, parfois, en rêvant, j’en oublie le printemps
De même que l’amour autrefois bien ancré.

Les nuits sont maintenant mon refuge discret,
J’écoute le silence et les astres distants ;
Sûre, en dépit de tout, que le monde m’entend,
Je m’endors au milieu de ce havre sacré.

Bercée doucement par des songes nostalgiques,
Je ne puis m’empêcher d’affronter ma logique
Et renie, violemment, la haine et la tristesse ;

Pourtant, je sens en moi les vestiges épars
De la joie du passé, d’un regret qui me blesse,
Et des noires pensées que mon cœur accapare.

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In un’altra vita

Si j’étais dans une autre vie, j’aimerais te rencontrer.

Si j’étais une étoile, tu serais ma lune. Si j’étais dans la lune, je penserais à toi.

Je penserais à toi comme si c’était ma dernière pensée. Si j’étais le temps qui ne cesse jamais, je voudrais arrêter le monde pour le contempler.

Si chaque seconde était précieuse et chaque vie une autre vie, je mourrais à chaque seconde, ma si précieuse Égérie.

Si le monde n’existait pas, j’en créerais un pour te contempler.

Si j’avais une autre vie, je te la donnerais.

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Nuvole Bianche

Contemples-tu le ciel de sang qui précède le déclin du jour évanescent ?

La clarté des nuages me rappelait la blancheur immaculée d’une colombe. À travers les milliers de couleurs qui déchiraient l’atmosphère, j’ai pu apercevoir parmi tous ces morceaux l’éclat fugitif de ta splendeur. Mais peut-être était-il visible au premier coup d’œil. Sans doute n’étais-je pas la seule à m’éprendre d’une telle beauté.

Et malgré tout, ce nuage blanc comme neige m’acheminant jusqu’à ton ciel est unique.

Colombe, ma liberté est une plume que tu as égarée.

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Oltremare

Parcourir la Terre entière. Embrasser les cieux au hasard.

Exister une vie sans croiser ton regard.

Poursuivre le lointain. Voyager sur tes ailes.

Capturer les étoiles qui là-haut étincellent.

Mourir est la seule lumière que j’entrevois à l’horizon. Vivre est comme étreindre l’obscurité. Découvrir et désespérer, espérer et détruire.

Recommencer, abominer, maudire et puis chérir.

Regretter, déplorer, souffrir et puis sourire.

Continuer est toute la nécessité que me dicte la raison. Perpétuer ces couleurs adoucissant les ténèbres. Demeurer en mouvement pour atteindre une nouvelle ère.

Et voguer à tes côtés au-delà des mers, jusqu’au ciel outremer.

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Rêverie

Accorde-moi une trêve.

La mélancolie ne cesse de ruisseler, comme un fleuve limpide dont la parure miroite l’éclat argenté de la lune. Avec elle s’évanouissent nos chagrins, rendant nos âmes plus légères que des plumes… Avec elle s’épanouissent nos desseins, brumeux quand ton regard me consume.

Un instant, une seconde, laissons cette mélancolie se déverser dans notre monde. Puisque plus rien ne nous retient, retenons ces utopies qui nous tendent la main. Car telle est notre exquise brûlure, la même qui noircira notre futur.

Dans ton silence, j’entends encore l’espérance…

Accorde-moi un rêve.

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