Les flammes

On a dévidé le fil de la vie
Sans chercher à saisir le sens
Murés dans la lente scansion des jours
On a décidé d’étouffer l’envie
Jusqu’au jour où l’œil clairvoyant
A percé notre conception du monde

L’âme est hors des sentiers battus
Apeurée par un fourvoiement certain
Mais elle sait que doit béer
Le noyau enseveli de ses flammes
Pour prétendre à la délivrance

Alors parmi les lueurs qui s’élancent
Balayées par le vent des aléas
Je m’éloigne de ton chemin
Où j’ai cueilli ton calme et ta bonté
Qui me feront marcher la tête haute

Je t’aime de ces amours vastes
Que le cœur ne peut contenir
Pâtissant de ces brûlures intimes
Qu’on sait déjà inextinguibles

Bien armés de la certitude
De céder une partie de nous-mêmes
On poursuit malgré tout notre avancée
Là où les chemins ne se croisent plus

Et tous ces souvenirs incandescents
Qui d’incendies et d’euphories nous touchent
Sont comme un rayon de soleil peignant
Un arc de bonheur sur la bouche.

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Rêves

Tu as rêvé d’éternité
Ombré doucement ta peinture
Une infime touche d’azur
Jusque dans la mer de tes cendres
Offre une lumière si tendre
Unique en cette obscurité

Raccorde tes chairs déchirées
Sans m’étioler outre mesure
Je diluerai tes noircissures
Esquisserai ta pluie de larmes
Tombant d’un ciel d’ambre et de parme
Au soir de ton cœur endeuillé

Imagine un monde éclairé
Miroir d’un possible futur
Exempt de ta rouge brûlure
Rêvant de toi je demeurais
A l’aube de ton existence
Ivre à jamais de l’espérance

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Le prisme

J’ai pensé maintes fois être mue par les cordes
D’un amour sans détours, qui ne laisse passer
Que des rais lumineux de douleur enrobés,
Comme un prisme de l’âme aux couleurs monocordes.

Il filtre, capricieux, tantôt les joies sans bornes,
Tantôt le feu carmin des chagrins et des peines ;
Mais souvent, je ne vois que le noir qui me mène,
Et mes pensées vaguent, s’échappant d’un pas morne.

Vois-tu, je t’aime en ce jour comme j’aimais hier
Les êtres que j’enfouis peu à peu dans mon cœur ;
Chaque fois que tes mots font trembler mes lueurs,
C’est un moi révolu qui s’éveille à l’enfer.

La distance entre nous m’étrangle sans efforts
D’une angoisse exhumant l’affliction du passé ;
Ta chaleur délicate a sans doute inhibé
Le temps d’une étreinte, les brûlures d’alors…

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