Regarde devant toi la lumière abondante
Tombant dans un ciel rouge à l’éveil des journées,
L’air tranquille et serein d’un matin sans nuées,
Dans l’instant qu’on capture et pourtant sans attentes.
Regarde autour de toi la misère écrasante
Courbant nos échines sous le poids des années,
Le goût de l’amertume à l’égard des saignées
Qui pleuvent de nos mains bien souvent trop violentes.
Regarde avec le cœur, et dis-moi si la vie
Nous insuffle l’amour aussi bien que l’envie,
Et, noyé d’idéaux que peu d’êtres partagent,
Dis-moi si le flot noir et brûlant de nos haines
Te paraît naturel dans ce beau paysage
Que parcourent nos yeux mus de folie humaine.