J’ai pensé maintes fois être mue par les cordes
D’un amour sans détours, qui ne laisse passer
Que des rais lumineux de douleur enrobés,
Comme un prisme de l’âme aux couleurs monocordes.
Il filtre, capricieux, tantôt les joies sans bornes,
Tantôt le feu carmin des chagrins et des peines ;
Mais souvent, je ne vois que le noir qui me mène,
Et mes pensées vaguent, s’échappant d’un pas morne.
Vois-tu, je t’aime en ce jour comme j’aimais hier
Les êtres que j’enfouis peu à peu dans mon cœur ;
Chaque fois que tes mots font trembler mes lueurs,
C’est un moi révolu qui s’éveille à l’enfer.
La distance entre nous m’étrangle sans efforts
D’une angoisse exhumant l’affliction du passé ;
Ta chaleur délicate a sans doute inhibé
Le temps d’une étreinte, les brûlures d’alors…