Il est des mystères qu’on ne saurait comprendre,
Mécanismes subtils que le cœur seul connaît ;
Des amours impromptues, des douleurs spontanées,
Des élans enflammés qui nous laissent en cendres.
On croit qu’au fil du temps on a su discerner
Les contours tortueux de notre âme insondable ;
On prétend être fort, on se rêve indomptable,
Mais l’attrait du malheur en l’humain est inné.
Son relent nous rend fous, sa vision nous accable,
Et pourtant on le fuit aussi bien qu’on le charme ;
Ce chagrin nous étreint, nous fait rendre les armes,
Alors, on s’abandonne en ce calme ineffable.
Car là où la pensée se dispense des larmes,
Notre corps au final se veut toujours vainqueur ;
Quand on lutte ardemment, il succombe en douceur,
Accueillant malgré lui nos funestes vacarmes.
J’avouerai sans détour que face à mes noirceurs,
Je ne peux rien sinon sans présomption me rendre ;
Les passions qui me lient sont plus vives que tendres,
Mais devant ton regard je me ploie sans rancœur.