La solitude est un carnivore

La Solitude est un carnivore
Qui dévore notre intérieur
Subrepticement
Ses crocs voraces laissent des empreintes
Profondes
Elle est omniprésente
Même au milieu de la foule
Ou au détour d’un regard
Elle vit en nous
Et surgit dans la violence

On sent les chairs sanguinolentes
De l’Espoir
Qui tentent de cicatriser

Elle survient au bout d’une heure
Quand des regards se décrochent
L’attention virevolte ailleurs
Pour oublier que la blessure est ouverte
Et que la Nuit déploie sa gueule béante

Elle accourt dans le cœur comme pour tenir compagnie
On s’empare d’elle dans une étreinte glaciale
On se rappelle l’amertume et la folie

Moi c’est ta fragrance que je recherche
Dans un coin de mes souvenirs
Ton absence ravive
Le goût de ta peau sur mes lèvres
Et la lueur complice dans tes yeux
Qui m’attirent
À la façon d’un aimant

La Solitude ne dure parfois qu’une heure
Elle s’étale sur des jours ou des semaines
Voire toute une vie
C’est un malentendu
Une incompréhension
Qu’on ne veut pas admettre
Parfois c’est juste une réalité inacceptable
Que l’on sait pourtant vraie
Mais un jour loin de toi c’est déjà un jour de trop

Et quand ce démon carnassier trouve refuge en nous
Il ne reste que les yeux pour pleurer

Le cœur est entièrement dévoré.

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