J’ai senti couler dans les veines de mon corps
Le poison délicieux d’une grande émotion,
Un amour insidieux transcendé de passion
Qu’un seul de tes regards m’insuffle sans effort.
À l’image des vies qui se vouent à la mort,
Je me suis destinée à la douce prison
Enflammée de ta peau, calcinant ma raison,
Et j’attends près de toi un calmant réconfort.
Mais cette dévotion avive les vestiges
Des frayeurs enterrées que mon âme fustige…
Celles qui font frémir au bord du précipice,
Et qui nous rappellent à l’ordre sans douceur ;
Celles qui lentement dans notre esprit s’immiscent
Et font porter le deuil des amours avant l’heure.