Parallélisme

Plus le temps passe et plus mon esprit entrevoit
Au détour des hasards les chemins parallèles
Que l’on emprunte ou bien que notre coeur décèle
Et qui meurent au loin sans nous laisser de choix.

Et ces multiples jours qui seraient nés mais choient
Ceux qui disparaissent à la moindre étincelle
Ceux qu’au creux des songes on regrette on appelle
Se brisent devant nous, violemment de surcroît.

J’imagine encore tous les chemins possibles
Qui nous auraient menés vers des cieux accessibles,
Ou peut-être auraient-ils éloigné davantage

Les courbes de nos vies qui parfois s’imbriquaient
Mêlées l’une à l’autre comme par un alliage
Que je regarde au fond d’un rêve étinceler.

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Regarde

Regarde devant toi la lumière abondante
Tombant dans un ciel rouge à l’éveil des journées,
L’air tranquille et serein d’un matin sans nuées,
Dans l’instant qu’on capture et pourtant sans attentes.

Regarde autour de toi la misère écrasante
Courbant nos échines sous le poids des années,
Le goût de l’amertume à l’égard des saignées
Qui pleuvent de nos mains bien souvent trop violentes.

Regarde avec le cœur, et dis-moi si la vie
Nous insuffle l’amour aussi bien que l’envie,
Et, noyé d’idéaux que peu d’êtres partagent,

Dis-moi si le flot noir et brûlant de nos haines
Te paraît naturel dans ce beau paysage
Que parcourent nos yeux mus de folie humaine.

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Un battement

C’est un léger soupir aux accents de gaieté,
Une douce eurythmie capturant l’existence 
Comme les battements s’enchaînant en cadence,
Quand j’écoute ton cœur assagi par la paix.

C’est une hymne à la Vie palpitant de beauté,
Un murmure étouffé aux vertiges immenses
Liant tout un chacun dans l’ivresse des sens,
Et ton amour au mien sous l’ardeur des étés.

Souvent je me complais à entendre ces notes
Vibrant au fond de toi comme un air qu’on pianote ;
Mais petit à petit ce battement serein

S’éloigne à mesure que le temps se déverse,
Et les envies meurent de façon qu’au matin
J’oublie que les larmes se répandent à verse.

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Le Deuil des Amours

J’ai senti couler dans les veines de mon corps
Le poison délicieux d’une grande émotion,
Un amour insidieux transcendé de passion
Qu’un seul de tes regards m’insuffle sans effort.

À l’image des vies qui se vouent à la mort,
Je me suis destinée à la douce prison
Enflammée de ta peau, calcinant ma raison,
Et j’attends près de toi un calmant réconfort.

Mais cette dévotion avive les vestiges
Des frayeurs enterrées que mon âme fustige…
Celles qui font frémir au bord du précipice,

Et qui nous rappellent à l’ordre sans douceur ;
Celles qui lentement dans notre esprit s’immiscent
Et font porter le deuil des amours avant l’heure.

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L’Équilibre

La vie, comme le temps, n’est pas sans changement
Car nul ne peut prédire où ses desseins nous mènent ;
D’abondantes nuées que les souffles emmènent
Sillonnent nos journées, quand le cœur est tremblant.

Sous l’assaut des ondées crevant le firmament,
On se replie, hagard, là où règnent les chaînes ;
Mais en laissant fluer l’univers dans nos veines,
On sent comme une flamme embraser notre sang.

Connecté à tout être, et pourtant gangrené
Par l’immense abîme que l’absence a creusé,
Le cœur cherche l’exil aux confins des ailleurs

Là où dort la douleur, et l’esprit reste libre ;
Vers de lointains sommets où le calme demeure,
Et le point culminant où se peint l’équilibre.

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