Sur la grève

Ainsi, les aléas portent à la dérive
Nos vestiges d’émoi, jetés par-dessus bord ;
On défait notre amour pour se croire plus fort,
Mais chacun a l’espoir qu’un miracle s’ensuive.

Celui que n’effraient point les douleurs les plus vives
Et pour cueillir le jour n’attend pas d’être mort ;
Celui qui plongera sans nourrir de remords,
Lui seul embrassera d’infinies perspectives.

Au fond j’aurais voulu comme lui voyager,
M’inonder d’émotions, quitte à finir noyée
Sans lâcheté ; vers quoi la raison nous fait tendre.

Mais qu’importent les gens dont on ose s’éprendre ;
Pour un cœur dévoué ou celui qui se lasse,
Sur la grève du temps chaque vie se fracasse.

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Vestiges

J’aime me souvenir de ces jours échancrés,
Taillés profondément dans la pierre du temps ;
Et, parfois, en rêvant, j’en oublie le printemps
De même que l’amour autrefois bien ancré.

Les nuits sont maintenant mon refuge discret,
J’écoute le silence et les astres distants ;
Sûre, en dépit de tout, que le monde m’entend,
Je m’endors au milieu de ce havre sacré.

Bercée doucement par des songes nostalgiques,
Je ne puis m’empêcher d’affronter ma logique
Et renie, violemment, la haine et la tristesse ;

Pourtant, je sens en moi les vestiges épars
De la joie du passé, d’un regret qui me blesse,
Et des noires pensées que mon cœur accapare.

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Paradis

Ces soirs rêvés où le temps semble se suspendre
Secondes vouées à contempler ton sourire
Me rendent nostalgique et comblée de désir
Heureuse de vivre et de ta beauté m’éprendre.

Souvent tes doux regards m’ont donné à comprendre
Que notre bonheur est un instant à saisir
Je veux être tienne pour que mes souvenirs
Ne se désagrègent dans un amas de cendres.

Et bien que ma raison parfois me porte à croire
Qu’entre toi et moi ne vit nulle once d’espoir,
J’adule la façon dont tu me fais vibrer.

Malgré cet avenir dans les limbes je sais
Que tu resteras dans la lueur apparue
Ni plus et ni moins que mon paradis perdu.

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Mirage

Chaque mot que j’entends dans tes lèvres fleurir
Bel écho de ta voix, vibrant comme un murmure,
Me subjugue avec grâce et d’ivresse m’emmure
Puis fauchant la raison, me vainc sans coup férir.

Chaque instant que je passe en laissant accourir
Sur ma peau tendrement, tes mains à l’aventure,
Est un don du présent qu’indûment l’on capture
Dans la nuit doucement, et sans plus discourir.

Que m’importent la peine ou l’ombre d’un regret
Si le temps d’un adieu, je t’embrasse à mon gré ;
Bien infime est la mort de nos amours fantômes,

Puisqu’au fond de mes yeux, vit encore l’image
D’un sourire, d’un trait ; et dans l’air ton arôme
Flotte, légèrement, quand renaît ce mirage…

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Empyrée

Les cieux sont en larmes sans discontinuer
Quelque part, à travers les gouttes opalines,
Serais-tu dans la nuit que la pluie illumine
Contemplant le monde, de souffle dénué ?

Perçois-tu dans ton cœur le calme insinué
Où, vibrant jusqu’à toi, l’espérance chemine ;
Si, pleurant à verse, l’empyrée te chagrine
Clos tes yeux et souris, ta peine atténuée.

Regarde au-delà d’une tristesse profonde
La couleur de la vie, que ta blancheur inonde,
Et, sombrant lentement dans ce rêve utopique

Je t’attendrai, portée par un songe berceur…
M’élevant vers ton aube aux reflets atypiques,
Pour céder à ton cœur un semblant de douceur.

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