Sèche tes Larmes

Ses ailes déchirées ont bravé la lumière
Elle a fendu le ciel comme un oiseau la mer
Capturant son espoir dans le creux de ses serres
Humiliée par sa prise a mordu la poussière

Etait-elle meurtrie jusqu’au fond de son cœur
Tiraillée torturée traversée de rancœur
Etait-elle aveuglée par l’éclat ravageur
Soupir que je rêve beauté de ta douceur

Libre enfin de ramper elle a cru avancer
Aimée mon aimée si seulement je pouvais
Rien que ma vie mon bel horizon te donner

Mais ton soleil si noir parfois jette ses ombres
Et je brûle et je vis et ma mort est si sombre
Seul ton regard amour éclaire mes décombres

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La Cicatrice

Esseulée de l’esprit, mais le corps enserré
De chaînes seyantes comme un anneau d’argent ;
La peur grandissante, bien plus ladre qu’antan,
Fait plier sans répit mon échine humiliée.

Cette plaie carmine que les saisons avivent,
Un instant estompée, tout de sang a relui ;
Et le gouffre creusé par les affres à l’envi
Que l’homme abomine, tue et noie et survivent

Si peu d’espérances, que la mort nous attire !
Mais si rien n’a de sens, si la douleur s’étire,
En nos âmes esseulées où trouver la réponse ?

L’ardente blessure nous rapproche du vice,
Et la chair mutilée où la lame s’enfonce
Subit la torture que nos rêves adoucissent.

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L’Espoir Infernal

Espoir, ô démiurge à travers les époques,
Ton feu en l’âme comme la mer qui s’étend
Naît et sombre sans fin. Il s’embrase et suffoque ;
Sa lumière diaprée se revêt de vif sang.

Par-delà les dunes, sur la grève dorée,
Sur la voie désolée, par-delà les lagunes ;
L’Ange point et chemine et sa douce beauté
Teint la mer cristalline et pallie l’infortune.

Adieu, Utopie ! La chasseuse de larmes,
Inhérente espérance à la vie monochrome,
Est au monde avili ce que l’air est à l’homme.

Feu mon âme en ton sein, envoûtée par ton charme,
Ô Espoir ! a péri, car ta vaine chimère
Ici-bas n’est au fond, rien de plus que l’Enfer.

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Il n’y a qu’une seule étoile

Il n’écrira jamais sous l’or brûlant du jour
N’y songeant même pas quand l’aurore se lève ;
A moins que sa muse ne lui offre une trêve,
Qu’une parole d’elle enchante son cœur lourd.

Seule elle sait faire miroiter son amour
Étoile vagabonde au-delà de la grève ;
Dans la mer de misère où s’étiolent ses rêves,
Le poète en oublie la beauté alentour.

Ciel vaste dénué de toute autre splendeur
Et silencieux comme un battement de ton cœur,
C’est la tombe éternelle où se meurt mon regard.

Toi qui d’un mot me fait frissonner d’être en vie
Ma jolie colombe tu éploies la plus rare
Lumière, en ce calme où se profile ma nuit.

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Sérénité

A travers le linceul qui couvre les étoiles,
Cette brume cobalt qui nous éloigne tant ;
Aimée, je voudrais pour toi déchirer le temps
Et ponctuer d’astres les noirceurs de ta toile.

L’infini n’est pour moi qu’une fenêtre close,
Un battement de tes cils suffit amplement
A chasser ce nuage et tarir simplement
Les larmes célestes qui te rendent morose.

Regarde, colombe, plus haut que ces barrières
Qui te rongent le cœur à tuer la lumière,
Et, quand viendra ton aube et fera sonner l’heure,

Ta douce clarté se nimbera de splendeur…
L’espoir s’élève dans un fragment de beauté,
Mais seul ton envol comble ma sérénité.

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