Discordance

Parfois, je sens mon cœur soudain cesser de battre
L’espace d’un instant ; et souvent j’ai tendance
Au tréfonds de mon ombre, à celer l’évidence,
Puis chercher le soleil quand le ciel est noirâtre.

Peu à peu, je m’égare en cessant de combattre
Saturant mon tableau, jusqu’à la discordance
Des couleurs de ma peine ; et les ténèbres dansent
Sous mon œil qui te cherche à s’en rendre idolâtre.

Pourtant, malgré l’amour que j’ai pu te porter
Toi, ma belle Égérie, vis hors de ma portée
Si loin de moi que s’ensevelissent mes mots

Mais, sache en vérité qu’au-delà de mes maux
J’oublie, quand tu souffres, que la houle du temps
M’a plongée dans un gouffre où plus rien ne m’attend.

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Gouffre

Perdue dans les limbes de mon inconscience
Je rêve d’un amour que le jour me fait taire ;
Nuitamment mes espoirs ne sont plus terre à terre,
Et je doute parfois de ma résilience.

Les larmes d’autrefois ont perdu leur cadence,
Ne laissant aujourd’hui que le tort de s’en faire
Et la peur de savoir que le monde préfère
À la mort l’existence, à mes yeux décadence.

Mais, sans cette douceur, je me prends à songer
Que l’amère douleur dans laquelle je plongeais,
Est un baume à mon cœur, un supplice échéant.

Et, dans notre malheur, je me mets à penser
Que mon vœu de t’aimer est un rêve insensé,
Et mon gouffre de vie, une porte au néant.

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Contemplation

De la perle d’azur à la vague enflammée,
J’ai croisé dans ma vie, aussi courte fût-elle
Bien des causes perdues, et des joies en kyrielle,
Sous une aube carmine où la nuit se pâmait.

Mirant notre futur dans un songe exhumé,
J’escomptais que la mort, pour autrui était telle
Que l’envie est encore, et ma sorgue éternelle,
Car je pleure au soleil et je sais qu’on me hait.

Les affres du néant ont plongé l’espérance
Dans cette immensité qui nous broie en poussière,
Et, lentement, nous porte aux confins de l’errance…

Si mon âme est d’ombre, ton cœur est de lumière
Je veux pour la vie qui meurt à chaque seconde,
Capturer dans tes yeux la beauté de ce monde.

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Fragmentation

J’assemble lentement le miroir de mon âme
Et croisant le reflet, je me mets à frémir.
Les cordes de ma lyre ont vibré pour le pire,
Tout le bien t’appartient ; désormais je me pâme.

Qu’importe la façon dont je décris ma flamme,
Mes mots se ressemblent, si je songe à t’écrire.
À peine t’ai-je vue que le temps d’un sourire,
La mélopée de mon cœur a changé de gamme.

Dans le ciel nébuleux j’aperçois ton étoile
Qui me guide à travers la brume de l’orgueil ;
Privé de ton éclat, mon futur se dévoile,

Et doucement, je fais de « toi et moi » le deuil…
Je vis du chagrin que ton absence a laissé,
J’assemble les morceaux de mon rêve brisé.

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Résonance

Et sans cesse résonne au clair de cette vie
Le chant rêveur des mots qui s’élève pour toi
Sous de lointains cieux demeurant notre toit
Ma pensée te dessine et s’embrase d’envie.

De ton cœur et du mien l’inhérente harmonie
N’existe que dans le songe où je me fourvoie
Pleurant le silence où je mourrai sans ta voix
Et mon éternité dans sa lente agonie.

Ton regard ô reflet de la magnificence
Enlace les chaînes de ton évanescence
S’égarant au tréfonds de ce monde lointain.

Mais l’étau de la peur doucement se resserre
Comme un voile de nuit où le futur s’éteint
Et chante en silence ton amour qui m’enserre.

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