Les Larmes du Ciel

Égérie, de tout temps chaque vie est damnée ;
Ce qui naît déjà meurt. Et le ciel un matin
Qui, si beau et si pur, nous est sans lendemain,
Nous contemple en silence en noyant les années.

Ses larmes de cristal, pluie soudaine et glacée,
N’ont d’égales ici-bas que l’envie des humains :
Insensibles à la terre, et si pâles au lointain,
Elles s’écoulent et tarissent, aussitôt effacées.

Si tu lèves les yeux vers l’abîme céleste,
Verras-tu que l’ondée dont le ciel se déleste
Et le monde là-haut ont perdu leur couleur.

Souviens-toi, Égérie, que ton âme est profonde,
Que le temps est sans fin et la vie sans valeur,
Que du fond de mon cœur, tu m’es plus que le monde.

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