Rêve solitaire

Comme un rêve qui s’étire sans fin,
Le tourment du passé sommeille encore.
Sa flamme a brûlé l’espoir de demain ;
Tout s’est éteint, et l’éclat de l’aurore.

Le tourment du passé sommeille encore,
Dans ce cœur où progresse le chagrin.
Tout s’est éteint, et l’éclat de l’aurore ;
La nuit a voilé nos tristes desseins.

Dans ce cœur où progresse le chagrin,
Les souvenirs restent purs comme l’or.
La nuit a voilé nos tristes desseins,
Et cette solitude nous dévore.

Les souvenirs restent purs comme l’or,
Reflets embrumés d’un faux écrivain.
Et cette solitude nous dévore,
Comme un rêve qui s’étire sans fin.

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La Cicatrice

Esseulée de l’esprit, mais le corps enserré
De chaînes seyantes comme un anneau d’argent ;
La peur grandissante, bien plus ladre qu’antan,
Fait plier sans répit mon échine humiliée.

Cette plaie carmine que les saisons avivent,
Un instant estompée, tout de sang a relui ;
Et le gouffre creusé par les affres à l’envi
Que l’homme abomine, tue et noie et survivent

Si peu d’espérances, que la mort nous attire !
Mais si rien n’a de sens, si la douleur s’étire,
En nos âmes esseulées où trouver la réponse ?

L’ardente blessure nous rapproche du vice,
Et la chair mutilée où la lame s’enfonce
Subit la torture que nos rêves adoucissent.

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Éloge de la Nuit

Contre songes et jours, la Déesse nocturne
– Impavide entité, dont la froideur extrême
Éclaircit mes idées ! grâce à la lune blême ;
Au cours du Temps sera, notre élue taciturne.

La danse des astres, le palpable silence,
Dans l’esprit du rêveur dont l’ennui étiolé
N’est plus que chimère ; en la douce nuitée,
Sont de rares charmes, d’essentielles présences.

Et le ciel embrasé, quand revient le sommeil,
D’innombrables lueurs se noircit puis éveille
En nous assurément, l’ardente passion ;

Si le monde s’endort, dans la Nuit éphémère,
Exaltée, toute en feu, l’intense émotion
Vibre et l’âme revit, bienheureuse et sincère !

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L’Espoir Infernal

Espoir, ô démiurge à travers les époques,
Ton feu en l’âme comme la mer qui s’étend
Naît et sombre sans fin. Il s’embrase et suffoque ;
Sa lumière diaprée se revêt de vif sang.

Par-delà les dunes, sur la grève dorée,
Sur la voie désolée, par-delà les lagunes ;
L’Ange point et chemine et sa douce beauté
Teint la mer cristalline et pallie l’infortune.

Adieu, Utopie ! La chasseuse de larmes,
Inhérente espérance à la vie monochrome,
Est au monde avili ce que l’air est à l’homme.

Feu mon âme en ton sein, envoûtée par ton charme,
Ô Espoir ! a péri, car ta vaine chimère
Ici-bas n’est au fond, rien de plus que l’Enfer.

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