La Voie

Je pleure un monde éteint où la voie ne suit plus,
Un tableau de valeurs qui s’effondrent en cendres,
Parsemé autrefois de lueurs à comprendre
Et loger en son sein comme une heureuse élue.

Je regrette une main tendant vers l’absolu,
Un vivier de chaleur qu’on apprend à défendre,
Brûlant au fond du cœur comme un art de s’éprendre
De la vie qui nous tient jusqu’à l’heure attendue.

Laissant derrière soi les blessures profondes
Qui saignent à jamais mais à l’œil nu ne grondent,
Pas à pas on avance au milieu de la voie

Que l’on nous a transmise au travers de l’effort,
Pour évoluer et par un travail sur soi
Protéger l’essentiel et renaître plus fort.

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Dans nos veines

Si les seuls mots pouvaient par leur combinaison
Hurler la rage au monde et faire évoluer
La cruelle injustice et l’envie de tuer
Les piqûres d’espoir perforant la raison

Si la simple douleur accordait l’abstraction
Dont l’âme a le devoir pour enfin dénouer
Les liens qui compriment au point d’exténuer
Toute envie de vivre et toute autre sensation

Si l’ensemble était mort alors comment traduire
Que ce qui nuit encore au fond fait toujours luire
Par-dessus tout l’amour et cet élan vers l’autre

Que ce qui vit encore est à jamais inscrit
Dans nos veines survit et toujours sera nôtre
La passion qui dévore et à jamais relie.

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La Déchirure

Quand tombent sous tes yeux les murs qui te protègent,
Et seul à en crever tu contemples la nuit
Renforcer l’angoisse d’un présent que tu fuis,
En priant comme avant qu’une étreinte l’abrège

Quand en morceaux ton être entier se désagrège,
Et d’amour malgré tout continûment s’emplit
Implosant sous les flux grandissants de l’envie
De fusion avec l’autre et des doux privilèges,

Quand ton cœur est vide d’avoir autant donné
Assoiffé de s’ouvrir et de tout fracasser,
Quand le manque d’à peine un instant est à l’âme

Une déchirure à chacun des interludes
Où, plus que tout, tu tends à trouver dans sa flamme
La paix de l’abandon et de la complétude.

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Parallélisme

Plus le temps passe et plus mon esprit entrevoit
Au détour des hasards les chemins parallèles
Que l’on emprunte ou bien que notre coeur décèle
Et qui meurent au loin sans nous laisser de choix.

Et ces multiples jours qui seraient nés mais choient
Ceux qui disparaissent à la moindre étincelle
Ceux qu’au creux des songes on regrette on appelle
Se brisent devant nous, violemment de surcroît.

J’imagine encore tous les chemins possibles
Qui nous auraient menés vers des cieux accessibles,
Ou peut-être auraient-ils éloigné davantage

Les courbes de nos vies qui parfois s’imbriquaient
Mêlées l’une à l’autre comme par un alliage
Que je regarde au fond d’un rêve étinceler.

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Avant

Avant que l’agonie s’empare de mes jours,
Avant que l’absence s’étale sur ma peau,
Avant que le silence ait dévoré les mots
Qui s’échappaient de nous sans honte et sans détours,

Avant que de nos liens s’effacent les contours,
Avant que des rêves s’effondrent les morceaux,
Avant que la colère érige des monceaux
De venimeux conflits à en perdre l’amour,

Avant cela, tu sais, j’aurais aimé ouvrir
La prison de mon coeur sans crainte de souffrir,
Être capable enfin d’apercevoir plus loin

Plus loin et plus longtemps, distinguer les richesses,
Les recoins de ton âme, et du soir au matin,
Mélanger nos présents, avant que cela cesse.

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