Si tu peux lire un jour au travers de mes yeux
Entre les inflexions des courbes sinueuses ;
Déchiffrer les envies et caprices des cieux
En passant par mon goût des errances rêveuses,
Si je peux t’atteindre par les mots aujourd’hui
Comme par le regard tu as touché mon âme,
Et d’emblée partagé ton ardente énergie
Comme aux forges le feu fait rougeoyer la lame ;
Si je peux pour toujours me rappeler ces temps
Entremêlés à toi comme un corps à un autre ;
Graver dans l’infini les jours évanescents
Qui d’histoire en hasard ont fait poindre la nôtre,
Si tu peux croire enfin qu’au milieu de ce monde,
Parmi les vies comblées, les morts et les damnés
Les années qui ne sont que de brèves secondes,
Ici et maintenant, je t’aime à m’en pâmer ;
Alors, tu comprendras sans effort le voyage
Que mon coeur entreprend vers un plein abandon ;
Cherchant dans le courant à capter ton ancrage
Pour graver dans ma vie ton immense horizon.