Un don de soi

Ce sont des détails bien frivoles
Qui me font constamment rêver ;
La courbure de ton épaule,
Ou de simples grains de beauté
Parsemant ta peau dénudée.
Je me laisse happée par ta voix,
Ton cou dont je veux m’emparer ;
Mais l’amour est un don de soi.

Quand ton regard devient ma geôle
Quand tu m’empêches d’inspirer,
Quand ta présence est un alcool
Dont je ne peux me séparer ;
Je pense à toi sans m’arrêter,
Et je veux te mettre en émoi
Autant que tu m’as embrasée ;
Mais l’amour est un don de soi.

Si j’avais su que tes paroles
Seraient profondément ancrées,
Que de désir en passion folle
Tu m’aurais ainsi enivrée,
Sois sûr que j’aurais capturé
Le moindre instant au fond de moi,
Le moindre instant à tes côtés ;
Mais l’amour est un don de soi.

Mon paradis, si je pouvais
Tuer le chagrin qui me noie…
Je voudrais t’aimer tout entier,
Mais l’amour est un don de soi.

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Les flammes

On a dévidé le fil de la vie
Sans chercher à saisir le sens
Murés dans la lente scansion des jours
On a décidé d’étouffer l’envie
Jusqu’au jour où l’œil clairvoyant
A percé notre conception du monde

L’âme est hors des sentiers battus
Apeurée par un fourvoiement certain
Mais elle sait que doit béer
Le noyau enseveli de ses flammes
Pour prétendre à la délivrance

Alors parmi les lueurs qui s’élancent
Balayées par le vent des aléas
Je m’éloigne de ton chemin
Où j’ai cueilli ton calme et ta bonté
Qui me feront marcher la tête haute

Je t’aime de ces amours vastes
Que le cœur ne peut contenir
Pâtissant de ces brûlures intimes
Qu’on sait déjà inextinguibles

Bien armés de la certitude
De céder une partie de nous-mêmes
On poursuit malgré tout notre avancée
Là où les chemins ne se croisent plus

Et tous ces souvenirs incandescents
Qui d’incendies et d’euphories nous touchent
Sont comme un rayon de soleil peignant
Un arc de bonheur sur la bouche.

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Le prisme

J’ai pensé maintes fois être mue par les cordes
D’un amour sans détours, qui ne laisse passer
Que des rais lumineux de douleur enrobés,
Comme un prisme de l’âme aux couleurs monocordes.

Il filtre, capricieux, tantôt les joies sans bornes,
Tantôt le feu carmin des chagrins et des peines ;
Mais souvent, je ne vois que le noir qui me mène,
Et mes pensées vaguent, s’échappant d’un pas morne.

Vois-tu, je t’aime en ce jour comme j’aimais hier
Les êtres que j’enfouis peu à peu dans mon cœur ;
Chaque fois que tes mots font trembler mes lueurs,
C’est un moi révolu qui s’éveille à l’enfer.

La distance entre nous m’étrangle sans efforts
D’une angoisse exhumant l’affliction du passé ;
Ta chaleur délicate a sans doute inhibé
Le temps d’une étreinte, les brûlures d’alors…

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Paradis

Ces soirs rêvés où le temps semble se suspendre
Secondes vouées à contempler ton sourire
Me rendent nostalgique et comblée de désir
Heureuse de vivre et de ta beauté m’éprendre.

Souvent tes doux regards m’ont donné à comprendre
Que notre bonheur est un instant à saisir
Je veux être tienne pour que mes souvenirs
Ne se désagrègent dans un amas de cendres.

Et bien que ma raison parfois me porte à croire
Qu’entre toi et moi ne vit nulle once d’espoir,
J’adule la façon dont tu me fais vibrer.

Malgré cet avenir dans les limbes je sais
Que tu resteras dans la lueur apparue
Ni plus et ni moins que mon paradis perdu.

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Un matin d’automne

Ce n’est pas tant le soir qui m’attriste vraiment,
Quand on le voit sourdre du ciel caligineux
Et qu’on sent une larme apparoir à nos yeux ;
Ce n’est pas cette nuit où tout seul on attend.

On aurait cru pourtant qu’un esprit amoureux
Se languissait de tout, quand l’automne est sanglant ;
Que ses feuilles rouges, emportées par le vent,
Ne laissaient à la joie qu’un arbre poussiéreux.

Moi ce qui me manque ce n’est pas de te dire
Que je t’aime encore, plus demain qu’aujourd’hui ;
J’ai laissé à ce soin ma plume de survie,
Et mis dans la tombe le reste des désirs.

C’est juste qu’au matin, quand mon cœur s’assoupit,
J’emprunte la voie qu’on foulait sans réfléchir ;
Mon regard se pose où je cueillais ton sourire,
Et je sens qu’un morceau de moi-même est parti.

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