Et tu brûles

Et tu brûles, dedans, sans que les tracent perlent
De ce feu intérieur qui se nourrit de toi ;
Tu consumes les jours qui exhument ta foi
Et tu cours au-devant des passions qui déferlent.

Tu t’embrases, toujours, des éclats qui emperlent
Et ravivent tes plaies comme un rameau de bois ;
Tes humeurs s’écoulent puis te laissent, sans voix,
Assembler tes morceaux comme un collier de perles.

Mais dans tes profondeurs où se cachent les cendres
Sur lesquelles naissent des aurores plus tendres,
Ton ardeur a creusé un néant sans bordures

Où tombent tes espoirs, tes rêves s’accumulent,
Et qui ne se remplit que de ce seul murmure
Des flammes de celui pour qui tout en toi brûle.

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Les traces

En avançant sous la clarté lunaire
Plus que jamais seul au creux de la nuit
Tout s’est tu et l’on ne sait plus que faire
Quand le silence embrasse notre vie

Quand on a perdu ce qui était cher
Tout en se sentant demeurer encore
Libre et déchiré et le coeur sincère
Et prêt à se battre pour être fort

Pour tenter d’atteindre enfin l’idéal
Ici dans ce monde sans harmonie
Franchir les confins du bien et du mal
Grâce à l’union du corps et de l’esprit

Et peut-être oublier cette douleur
Qui nous subjugue par ses aléas
Et finir par cacher ou accepter
Ces traces qui ne s’effaceront pas

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Les méandres

Chacun s’est demandé, une fois, ou bien plus
Pour certains d’entre nous que le souci tracasse,
Simplement ce qu’il fait au milieu de ce monde
À nager bien souvent dans des affres immondes.

On trace nos chemins, l’œil embué de larmes
De celles qui filtrent les tons et les nuances,
Celles qui altèrent, puis figent les idées,
Et voient des nuages sur un ciel azuré.

Je n’ose imaginer ce qui se cache sous
La surface des peurs où s’étalent les doutes
Là où l’esprit humain se convulse en méandres,
Atteignant des folies que je peine à comprendre.

Ces éclats de violence ont semé la discorde,
Et se répercutent aux confins de mon être ;
Chacun, l’arme à la main, s’applique à dominer
Pour une liberté que nul sens ne pénètre.

De noires commotions me prennent à la gorge,
Et pourtant je ne puis face à ça que pleurer ;
Je ne sais si de fait la douleur vient d’ailleurs,
Ou vraisemblablement de mes yeux aveuglés.

Je n’ai point de colère ou de haine emmurée,
Car au fond de mon cœur tout se meut en tristesse ;
La rancœur, le dépit, le courroux et l’envie
Sont autant que l’amour des chagrins qui me blessent.

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Le prisme

J’ai pensé maintes fois être mue par les cordes
D’un amour sans détours, qui ne laisse passer
Que des rais lumineux de douleur enrobés,
Comme un prisme de l’âme aux couleurs monocordes.

Il filtre, capricieux, tantôt les joies sans bornes,
Tantôt le feu carmin des chagrins et des peines ;
Mais souvent, je ne vois que le noir qui me mène,
Et mes pensées vaguent, s’échappant d’un pas morne.

Vois-tu, je t’aime en ce jour comme j’aimais hier
Les êtres que j’enfouis peu à peu dans mon cœur ;
Chaque fois que tes mots font trembler mes lueurs,
C’est un moi révolu qui s’éveille à l’enfer.

La distance entre nous m’étrangle sans efforts
D’une angoisse exhumant l’affliction du passé ;
Ta chaleur délicate a sans doute inhibé
Le temps d’une étreinte, les brûlures d’alors…

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Un matin d’automne

Ce n’est pas tant le soir qui m’attriste vraiment,
Quand on le voit sourdre du ciel caligineux
Et qu’on sent une larme apparoir à nos yeux ;
Ce n’est pas cette nuit où tout seul on attend.

On aurait cru pourtant qu’un esprit amoureux
Se languissait de tout, quand l’automne est sanglant ;
Que ses feuilles rouges, emportées par le vent,
Ne laissaient à la joie qu’un arbre poussiéreux.

Moi ce qui me manque ce n’est pas de te dire
Que je t’aime encore, plus demain qu’aujourd’hui ;
J’ai laissé à ce soin ma plume de survie,
Et mis dans la tombe le reste des désirs.

C’est juste qu’au matin, quand mon cœur s’assoupit,
J’emprunte la voie qu’on foulait sans réfléchir ;
Mon regard se pose où je cueillais ton sourire,
Et je sens qu’un morceau de moi-même est parti.

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