Un matin d’automne

Ce n’est pas tant le soir qui m’attriste vraiment,
Quand on le voit sourdre du ciel caligineux
Et qu’on sent une larme apparoir à nos yeux ;
Ce n’est pas cette nuit où tout seul on attend.

On aurait cru pourtant qu’un esprit amoureux
Se languissait de tout, quand l’automne est sanglant ;
Que ses feuilles rouges, emportées par le vent,
Ne laissaient à la joie qu’un arbre poussiéreux.

Moi ce qui me manque ce n’est pas de te dire
Que je t’aime encore, plus demain qu’aujourd’hui ;
J’ai laissé à ce soin ma plume de survie,
Et mis dans la tombe le reste des désirs.

C’est juste qu’au matin, quand mon cœur s’assoupit,
J’emprunte la voie qu’on foulait sans réfléchir ;
Mon regard se pose où je cueillais ton sourire,
Et je sens qu’un morceau de moi-même est parti.

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Fragmentation

J’assemble lentement le miroir de mon âme
Et croisant le reflet, je me mets à frémir.
Les cordes de ma lyre ont vibré pour le pire,
Tout le bien t’appartient ; désormais je me pâme.

Qu’importe la façon dont je décris ma flamme,
Mes mots se ressemblent, si je songe à t’écrire.
À peine t’ai-je vue que le temps d’un sourire,
La mélopée de mon cœur a changé de gamme.

Dans le ciel nébuleux j’aperçois ton étoile
Qui me guide à travers la brume de l’orgueil ;
Privé de ton éclat, mon futur se dévoile,

Et doucement, je fais de « toi et moi » le deuil…
Je vis du chagrin que ton absence a laissé,
J’assemble les morceaux de mon rêve brisé.

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Résonance

Et sans cesse résonne au clair de cette vie
Le chant rêveur des mots qui s’élève pour toi
Sous de lointains cieux demeurant notre toit
Ma pensée te dessine et s’embrase d’envie.

De ton cœur et du mien l’inhérente harmonie
N’existe que dans le songe où je me fourvoie
Pleurant le silence où je mourrai sans ta voix
Et mon éternité dans sa lente agonie.

Ton regard ô reflet de la magnificence
Enlace les chaînes de ton évanescence
S’égarant au tréfonds de ce monde lointain.

Mais l’étau de la peur doucement se resserre
Comme un voile de nuit où le futur s’éteint
Et chante en silence ton amour qui m’enserre.

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Utopie

Au cœur de la nuit où la lumière s’efface
Et s’éveillent en chœur les âmes solitaires,
La mer d’encre se pâme au-delà de la terre
Une muse susurre un chant qu’elle ressasse.

Dans mes rêves paraît sa beauté que j’embrasse
Et le monde réel ne m’incline à lui taire
Un amour éperdu que mes larmes enterrent,
Quand du fond de ma peur j’en oublie toute trace.

Je t’aimerai colombe envers et contre tout
Et de l’obscur tréfonds contemplerai surtout
Ta sublime élégance à pâlir les étoiles.

Si la mélancolie de t’aimer adoucit
L’écarlate couleur de cette vaste toile,
Je ferai de ta vie la plus belle utopie.

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Un Ciel Blanc

Calme est l’espérance à l’aurore de mes songes,
Un cœur amoureux au détour de ton regard
Résonne au creux du corps. Sous les cieux blafards,
Luminescente toile aux confins qui s’allongent,

Sombre est l’existence où la destinée nous plonge.
Rêve, ma colombe dont le temps me sépare,
Les trêves de demain seront comme un blizzard
Glacial… Puisque la vie sans toi se prolonge.

Si seulement le futur était autrement
Je penserais alors à t’aimer simplement
Et partir effleurer ton lointain horizon

Fascinant miroite éperdument de blancheur
Et si meurent les vestiges de la raison
Retentissent en chœur les échos de mes pleurs.

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