Élégie

Un océan de larmes coule de tes yeux
En sillons azurés cheminant sur tes joues
Dans tes songes de nuit ton visage est si doux
Que sans doute la pluie appartient à mes cieux

Mon cœur s’il battait pour toi seule était heureux
Longtemps je rêvais de ces calmes jours et nous
Étions l’une pour l’autre les morceaux d’un tout
Au-delà de notre amour sont morts nos adieux

À toi ma beauté mon souffle mon Égérie
À toi j’accorde ma vie et mon élégie
Rêvons ensemble et encore jusqu’à la fin

Et ton regard m’effleure comme une caresse
Dans ce monde où toi et moi ne serons demain
Tes yeux me noient comme un océan de tristesse

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Les Larmes du Ciel

Égérie, de tout temps chaque vie est damnée ;
Ce qui naît déjà meurt. Et le ciel un matin
Qui, si beau et si pur, nous est sans lendemain,
Nous contemple en silence en noyant les années.

Ses larmes de cristal, pluie soudaine et glacée,
N’ont d’égales ici-bas que l’envie des humains :
Insensibles à la terre, et si pâles au lointain,
Elles s’écoulent et tarissent, aussitôt effacées.

Si tu lèves les yeux vers l’abîme céleste,
Verras-tu que l’ondée dont le ciel se déleste
Et le monde là-haut ont perdu leur couleur.

Souviens-toi, Égérie, que ton âme est profonde,
Que le temps est sans fin et la vie sans valeur,
Que du fond de mon cœur, tu m’es plus que le monde.

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