D’un coup c’était comme si j’avais tout perdu,
Entre ces quatre murs mon nom a disparu ;
Ma pensée s’accrochait, fermement convaincue,
J’avais le cœur léger, mon Dieu si j’avais su.
Si j’avais su qu’un jour mon cœur se gonflerait
De haine et de rancœur, de honte et de pitié,
De voir ces inconscients qui d’un bout de papier
Ont semé parmi nous les cendres du passé.
Enfant douze ans plus tôt j’étais trop ingénue
Pour comprendre vraiment la misère advenue,
Et pourtant aujourd’hui j’aurais juste voulu
De ces votes jamais n’avoir rien aperçu.
La colère hurle en moi comme cristallisée,
Mais vivre de mépris c’est trop leur ressembler ;
J’ai juste comme vous l’espoir de rassembler
Ce peuple de frères qui se prétend français.