Je vois souvent la nuit d’un œil bien différent
Et, portée par la brise et la clarté lunaire,
Niais m’envelopper d’un ténébreux suaire
Empreint de solitude et d’effrois inhérents.
Pleurant ton absence sans discontinuer,
Un à un je sentais les nuages venir
Intimement au fond du ciel s’insinuer.
S’il arrive encore que mes veines éclatent
Crépitant sous l’effet de ton feu destructeur,
Emmène-moi au loin, près de tous les rêveurs
Souriant aux beautés de ces nuits délicates.
Seule au creux du monde, je goûte le silence
Epuré de mes peurs, des sanglots à tarir,
Rien que cette seconde où se perd l’existence.
D’autres que moi auront senti dans leur exil
Essaimées çà et là, des merveilles astrales,
Touchant du bout des yeux les lueurs abyssales
Amantes de l’aube, quelques larmes aux cils.
Il m’arrive parfois de vouloir que le jour
Meure avant de naître, et que dure la nuit
Et je te rêverai à jamais mon amour…
Rien que cette seconde où scintille la vie.
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