L’Égérie et la Muse

Silencieuse Égérie, ta pensée si profonde
Que l’abysse éternel où mes idées se noient,
Est néant, irréel ! dans l’air monte et tournoie
Jusqu’à l’être chéri, jusqu’à l’âme du monde.

Ta beauté, ton parfum, tout ton être m’inspire ;
Si l’étoile est aux cieux l’ineffable clarté,
Ta présence à mes yeux est la félicité :
Grâce à elle et sans fin, je survis et respire.

L’élégante plume n’est orgueil privée d’encre,
Et telle l’écume qui blanchit et qui s’ancre
Sur les rives du cœur, ton amour se diffuse !

Ton reflet paraîtra sous nos mots en série
– Sans attrait ni candeur, je ne suis qu’une Muse :
À jamais tu seras, ma sublime Égérie.

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