Frontières

Cet endroit est resté pavé de ces barrières
De celles qui naissent dans les tréfonds humains,
Tu sais, comme la chaîne inhérente aux instincts
Qui nous retient au sol exemptés de lumière.

Partout où se promène une simple prière
Pour combler l’ineptie par un vrai lendemain,
Partout le dévoiement broie ces petites mains
Tendues vers cet espoir de briser les frontières.

Et l’on s’égare un jour au détour d’une vie
Qui nous fait oublier la funeste agonie
De ce beau monde autour par qui notre âme est née,

Et cette parenthèse au milieu des détresses,
Loin de me faire agir à la place d’aimer,
Me fait vivre à travers l’accalmie de l’ivresse.

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Les méandres

Chacun s’est demandé, une fois, ou bien plus
Pour certains d’entre nous que le souci tracasse,
Simplement ce qu’il fait au milieu de ce monde
À nager bien souvent dans des affres immondes.

On trace nos chemins, l’œil embué de larmes
De celles qui filtrent les tons et les nuances,
Celles qui altèrent, puis figent les idées,
Et voient des nuages sur un ciel azuré.

Je n’ose imaginer ce qui se cache sous
La surface des peurs où s’étalent les doutes
Là où l’esprit humain se convulse en méandres,
Atteignant des folies que je peine à comprendre.

Ces éclats de violence ont semé la discorde,
Et se répercutent aux confins de mon être ;
Chacun, l’arme à la main, s’applique à dominer
Pour une liberté que nul sens ne pénètre.

De noires commotions me prennent à la gorge,
Et pourtant je ne puis face à ça que pleurer ;
Je ne sais si de fait la douleur vient d’ailleurs,
Ou vraisemblablement de mes yeux aveuglés.

Je n’ai point de colère ou de haine emmurée,
Car au fond de mon cœur tout se meut en tristesse ;
La rancœur, le dépit, le courroux et l’envie
Sont autant que l’amour des chagrins qui me blessent.

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Echappée nocturne

Je vois souvent la nuit d’un œil bien différent
Et, portée par la brise et la clarté lunaire,
Niais m’envelopper d’un ténébreux suaire
Empreint de solitude et d’effrois inhérents.

Pleurant ton absence sans discontinuer,
Un à un je sentais les nuages venir
Intimement au fond du ciel s’insinuer.

S’il arrive encore que mes veines éclatent
Crépitant sous l’effet de ton feu destructeur,
Emmène-moi au loin, près de tous les rêveurs
Souriant aux beautés de ces nuits délicates.

Seule au creux du monde, je goûte le silence
Epuré de mes peurs, des sanglots à tarir,
Rien que cette seconde où se perd l’existence.

D’autres que moi auront senti dans leur exil
Essaimées çà et là, des merveilles astrales,
Touchant du bout des yeux les lueurs abyssales
Amantes de l’aube, quelques larmes aux cils.

Il m’arrive parfois de vouloir que le jour
Meure avant de naître, et que dure la nuit
Et je te rêverai à jamais mon amour…

Rien que cette seconde où scintille la vie.

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