L’Équilibre

La vie, comme le temps, n’est pas sans changement
Car nul ne peut prédire où ses desseins nous mènent ;
D’abondantes nuées que les souffles emmènent
Sillonnent nos journées, quand le cœur est tremblant.

Sous l’assaut des ondées crevant le firmament,
On se replie, hagard, là où règnent les chaînes ;
Mais en laissant fluer l’univers dans nos veines,
On sent comme une flamme embraser notre sang.

Connecté à tout être, et pourtant gangrené
Par l’immense abîme que l’absence a creusé,
Le cœur cherche l’exil aux confins des ailleurs

Là où dort la douleur, et l’esprit reste libre ;
Vers de lointains sommets où le calme demeure,
Et le point culminant où se peint l’équilibre.

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Echappée nocturne

Je vois souvent la nuit d’un œil bien différent
Et, portée par la brise et la clarté lunaire,
Niais m’envelopper d’un ténébreux suaire
Empreint de solitude et d’effrois inhérents.

Pleurant ton absence sans discontinuer,
Un à un je sentais les nuages venir
Intimement au fond du ciel s’insinuer.

S’il arrive encore que mes veines éclatent
Crépitant sous l’effet de ton feu destructeur,
Emmène-moi au loin, près de tous les rêveurs
Souriant aux beautés de ces nuits délicates.

Seule au creux du monde, je goûte le silence
Epuré de mes peurs, des sanglots à tarir,
Rien que cette seconde où se perd l’existence.

D’autres que moi auront senti dans leur exil
Essaimées çà et là, des merveilles astrales,
Touchant du bout des yeux les lueurs abyssales
Amantes de l’aube, quelques larmes aux cils.

Il m’arrive parfois de vouloir que le jour
Meure avant de naître, et que dure la nuit
Et je te rêverai à jamais mon amour…

Rien que cette seconde où scintille la vie.

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Contemplation

De la perle d’azur à la vague enflammée,
J’ai croisé dans ma vie, aussi courte fût-elle
Bien des causes perdues, et des joies en kyrielle,
Sous une aube carmine où la nuit se pâmait.

Mirant notre futur dans un songe exhumé,
J’escomptais que la mort, pour autrui était telle
Que l’envie est encore, et ma sorgue éternelle,
Car je pleure au soleil et je sais qu’on me hait.

Les affres du néant ont plongé l’espérance
Dans cette immensité qui nous broie en poussière,
Et, lentement, nous porte aux confins de l’errance…

Si mon âme est d’ombre, ton cœur est de lumière
Je veux pour la vie qui meurt à chaque seconde,
Capturer dans tes yeux la beauté de ce monde.

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Délivrance

Ce jour parmi d’autres dont la fin me pourchasse
Ou serait-ce demain – lunatique, j’hésite ;
Perpétue son chemin, et mon cœur qui palpite,
Épris, a fait vôtre son amour qu’il ressasse.

Libérée des ombres qui toujours altéraient
Ce qui me définit, ce qu’en toi j’idolâtre,
Et de l’ire infinie qui paraît dans l’albâtre
De ton âme, sombre mais bientôt enterrée ;

Je m’éveille à l’instant – ce passage éphémère
Où la mort et le temps, les effets délétères
Sont absurdes, si loin ! Car l’élan de tendresse,

Ce lyrisme assouvi que toi seule décèles,
A prouvé néanmoins que je suis et sans cesse
Heureuse de la vie, quand la tienne s’en mêle.

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